La faim justifie t-elle les moyens?

 

il y a cent ans sur apln-blog

Pour la communauté de Clara Il y a 100 ans

painkk

Carte postale animée 1914-1918

Coll BDIC-MHC (cartes postales74)

L’abréviation allemande KK pour le pain de guerre à base de pommes de terre

Faisait florès parmi les humoristes français,

Le résultat n’étant pas toujours d’un goût exquis…

 Cuisine en temps de crise : les recettes de la BDIC

Ces quelques recettes sont marquées par les conditions de guerre :

ce qui apparaît en premier lieu c’est la domination tyrannique et absolue de la pomme de terre,

remplaçant les céréales, le choix de légumes moins prisés ou délaissés (rutabagas, topinambours…),

une utilisation accrue des abats en lieu et place des morceaux plus nobles, le recours à des succédanés

(chicorée ou orge au lieu du café, saccharine pour remplacer le sucre, la margarine au lieu du beurre,

la fécule de maïs est préconisée pour simuler l’huile à salade…).

Sans compter que ces produits de remplacement peuvent eux-mêmes manquer.

Qui dit cuisine dit combustibles : les matières premières, charbon, gaz et électricité

peuvent devenir rares et chères, on mettra donc en œuvre des techniques de cuisson, économes,

comme la Marmite norvégienne pour la cuisson à l’étouffée (appelée Kochkasten en Allemagne).

On conseille de privilégier les plats en sauce, qui font manger du pain et oublier la pénurie

de la ration de viande, plus généralement on préconise l’adoption du plat unique,

l’« Eintopfessen » des allemands qui eut son heure de gloire une fois pris en main

par la propagande national-socialiste ; la potée, l’irish stew, le cassoulet, la tajine en sont des avatars.

1914-1918 / Pain KK – (Kriegskartoffelbrot)

Cette recette allemande a été trouvée dans l’Internet,

nous avons dérogé à la règle qui voulait que toute recette présente dans ce dossier

devait être issue d’un document présent dans nos fonds,

mais nous ne pouvions pas passer à côté d’un des « must » de la cuisine de guerre,

en voici donc une version manuelle (et probablement allégée en patates …)

Kartoffelbrot

Ingrédients : 650 g de pommes de terre cuites farineuses épluchées,

sel, 1 sachet de levure déshydratée, 150 ml d’eau, 1 cuillerée à thé de sucre,

550 g de farine type 550, 11 g de sel, 50 ml d’huile de colza.

Faire cuire les pommes de terre en dés, à l’eau salée, les laisser refroidir et les passer au presse-purée.

Mettre la levure, l’eau et le sucre dans un récipient et laisser reposer quelques minutes jusqu’à la dissolution de la levure.

Mettre tous les ingrédients dans un grand bol et bien pétrir pour obtenir une pâte.

La pâte ne doit pas être collante, au besoin rajouter de la farine.

Laisser lever à couvert pendant une heure environ jusqu’à ce que la pâte ait doublé de volume.

Pétrir encore une fois la pâte, la diviser en deux et former deux pains allongés.

Laisser lever à nouveau environ 30 minutes.

Cuire pendant 10 minutes dans le four préchauffé à 240°, réduire ensuite la température à 180°

et les cuire encore pendant 50 minutes, jusque à ce que les pains sonnent creux lorsque on tapote dessus.

 

1914-1918 / Rôti sans viande D

(A base de pommes de terre)

roti

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Rôti sans viande D

Ingrédients : 500 g de pommes de terre, 2 œufs, 100 ml de lait, 60 g de gruyère râpé,

25 g de beurre ou d’un corps gras quelconque, un peu de chapelure et de sel.

Laver les pommes de terre, les faire bouillir, les peler, les passer au tamis.

Ajouter le lait, le gruyère et le sel, puis les jaunes d’œufs, enfin les blancs battus en neige ferme.

Beurrer et chapelurer un moule, y verser la préparation et mettre au four 30 minutes.

Peut se servir seul ou avec une bonne sauce aux champignons qui élève sa valeur alimentaire inférieure à celle de la viande.

Teneur en albumine : 5,55%.

Valeur alimentaire de 100 g : 115 calories.

Note.- On peut faire cette même préparation en remplaçant les pommes de terre par des marrons.

C’est le rôti sans viande E, beaucoup plus nourrissant que le rôti D.

Aujourd’hui 100 ans après, nous semblons avoir oublié

Qu’un jour nous pourrions manquer de toutes ces denrées

Et nous semblons avoir aussi oublié qu’il ne faut pas gaspiller

C’est ainsi qu’il m’est arrivé de poétiser les deux extrêmes

Gaspiller, se serrer la ceinture 😉

Voici mes recettes…

Dans une casserole

Versez un litre de Pomerol

Un assortiment de légumes

Le tout arrosé d’un jus d’agrumes

Une douzaine de cuisses de grenouilles

Et hop on touille

Laissez reposer dans son jus

Puis recueillez le verjus

Pour ceux qui aiment

Ajoutez-y de la crème

Quelques doux épices

Vous verrez c’est un délice

Voici ma petite recette sans prétention

Le pur fruit de mon imagination

-dimdamdom-

En tant de crise

Il est de mise

Judicieusement de se nourrir

Afin de ne point dépérir

Inspectez vos frigos

Remplis de victuailles à gogo

Voyez ce qu’il reste

Et accommodez vos recettes

Un zeste de citron

Une boîte de thon

Un reste de riz

Déjà cuit

Une courgette râpée

Quelques tomates coupées en dés

De l’échalote finement coupée

Un peu de lait écrémé

Oeuf et ricotta battus au fouet

Parsemez de gruyère râpé

Le tout dans un plat et enfournez

Voilà que le tour est joué

Et vous verrez que de restes

On peut faire de délicieuses recettes

Désormais fini le gaspillage

Dans nos ménages

 -dimdamdom-

Tout ceci me ramène à la citation suivante

Pour le dico-citations sur l’annuaire pour les Nuls

annuaire pour les nuls sur la plateforme apln

Que j’ai quelque peu transformée

« La faim justifie t-elle les moyens? »

 

 

20 réflexions sur « La faim justifie t-elle les moyens? »

  1. Bonjour Dim, c’est bien connu qu’en temps de guerre ou en temps de crise l’homme est plus ingénieux… !!! Ma mère disait pendant la guerre nous avons eu faim mais jamais nous n’aurions volé une tartine à autrui, un jour ma grand-mère offrit ses deux chats à un malheureux qui souffrait de cette faim, bon comme du lapin disait-il… un B.A. ou pas, ma mère enfant en eu beaucoup de chagrin….. Merci, bises

  2. On ne pouvait souffrir de tout…
    Le ventre plein « c’était déjà ça que les prussiens n’auraient pas » l’ingéniosité en cuisine était appréciée …!
    Merci pour ces recettes anciennes.. que je vais peut-être essayer ?
    (sauf ta recette a base de Pomerol, de grenouilles c’est un plat de luxe et non de pauvres)
    Belle journée ma belle !

  3. Excellent tout ça, Domi, dans tous les sens du terme ! pas sûr quand même à la lecture des recettes 😆 , surtout le pain KK.
    tu sais, tu peux prendre sur le Net, pas de problème.
    Je trouve qu’on découvre plein de choses avec cette rubrique et on ferait bien, comme tu dis, de cogiter un peu et de nous dire que peut-être un jour, il faudra revenir à tout cela.
    Merci pour ta belle participation et bisous.

  4. Bonjour Domi,
    c’est excellent toutes ces recettes à (re)découvrir…
    Dans les campagnes, et j’ai testé (comme dit l’une de nos relations), il y a toujours cette culture du rien jeter, du tout utiliser (ou presque), la transmission existe encore ! Il n’y a qu’à oser demander…
    Durant les guerres, c’est vrai que la part inventive est devenue importante. S’adapter pour survivre… A notre époque, dans certains pays, sur qu’il se passe aussi quelque chose dans le même genre…

    Je ne connaissais pas la Fondation Lou… J’ai partagé cette vidéo… 😉
    Bises,
    Joëlle

  5. Bonjour Ramaje!!!
    Merci de ton passage, tu as bien fait de partager cette vidéo!!!
    Ce garçon est atteint d’un handicap profond, il a chanté lors d’une opération de solidarité de la RTBF (Cap48), il s’agit d’ une récolte de fonds organisée en Belgique francophone au profit des personnes handicapées.
    Pour mieux comprendre pourquoi j’ai mis cette vidéo je t’invite sur mon article d’hier 😉
    http://dimdamdom59.apln-blog.fr/2014/03/06/au-dela-apparences-les-jeudis-poesie-chez-asphodele-lenaig/
    Bisous Joelle et bon week-end!!!
    Domi.

  6. Je viens en vitesse mais j’ai lu avec beaucoup d’attention ton article et cela me convainc que la guerre sans rien dans le ventre était perdu d’avance. Comme cela devait être bourratif que de manger des pommes de terre mélangées avec de la farine. Mais c’est certain que cela tenait au ventre.

    Il a bien fallu pour nos ancêtres être innovant si ils ont réussis a continuer de vivre c’est parce qu’ils faisaient avec les moyens du bord.Mon grand père qui a fait la guerre de 1914/1918 faisait lui-même son tabac (seconde guerre mondiale) dans son jardin, je ne me souviens plus avec quoi je demanderais à ma maman…

    Même si cela le nourrissait pas cela l’aidait à supporter la guerre.

    Quand à tes recettes je vais les noter, mais le Pomerol Madame ne se mouche pas du coude…Rire, une sacré expression que celle là….

    Belle journée et à la semaine prochaine je pars chez mes enfants.

    Bisous

    EvaJoe

  7. C’est fou comment l’être humain est capable de s’adapter en temps de crise. De nos jours, fort heureusement, nous n’avons plus à subir de tels restrictions.

    Ton article est très bien fait. Il peut rappeler des souvenirs aux anciens, tout en faisant comprendre aux plus jeunes les sacrifices réalisés par leurs ainés.

    Il devrait y avoir plus d’articles tels que celui-ci sur les blogs. de cette manière peut-être les plus jeunes se rendraient-ils compte de la chance qu’ils ont de vivre à notre époque.

    Bises.

  8. Pas grand chose à dire quand on a tout lu, sauf peut-être que pour faire certaines recettes il fallait quand même avoir des ingrédients.
    J’ai bien aimé le pain KK. Jamais vu cette affiche.
    Bon après-midi

  9. Je viens de lire tes recettes et c’est vrai qu’en temps de guerre nos mères faisaient des miracles avec presque rien, je pense que nous en ferions autant s’il le fallait !
    Je me demande à quoi ressemble la saveur de ta recette au Pomerol… je pense que je vais me contenter des grenouilles… avec un petit verre de vin !!!!! (sourire)
    Bonne nuit avec de beaux rêves – bisous
    Monelle

  10. Florence – Testé pour vous
    Bonsoir Domi…excellent…euh…tu m’as presque donné faim…si, si, je t’assure. C’est vrai qu’en temps de guerre ce qui se fait sentir dans la population, c’est la faim…L’éternelle question : comment et où trouver à manger ? Ah la la, je n’aimerais pas me poser cette question, parce que je crois que nous avons perdu les réflexes de survie. Mais bon, s’il fallait hein…bravo Domi pour ce choix, excellent.
    J’ai aussi fait un choix d’article, sur la vie chère et la femme…je me suis bien amusée, encore une fois..J’adore
    A très bientôt et passe une très bonne nuit…bises et au fait, bonne fête hein

  11. La faim ne devrait pas justifier les moyens mais si il est question de survie et je pense à cet avion tu sais la haut dans la montagne ou les survivant avait du…..
    Bref t’as trouvé ou ou ces recette certaine sont amusante et certainement bonnes. Bisessssss

  12. Merci pour ces recettes. Beaucoup de personnes avaient faim durant la guerre. Nos parents et grands parents racontaient qu’ils se nourrissaient d’eau et de pain, quand pain il y avait… La nourriture est un besoin fondamental, quand on a faim aussi faim que tous ces gens, des restes par la suite, ils savaient toujours s’en servir.
    Bravo pour ta citation et merci. A bientôt

  13. Coucou Domi,
    Bravo pour avoir mis à l’honneur cette citation qui nous remet un peu les pendules à l’heure. Je plains nos ancêtres qui ont vécu quelque chose de dramatique avec ces guerres et beaucoup y ont laissé leur vie ! Je n’aurais pas aimé traverser cette époque mais nos anciens ne l’avaient pas souhaité non plus. Perso, j’aime bien utiliser les restes car je déteste jeter, la nourriture est trop précieuse !
    Merci pour ce rappel à l’ordre et bon dimanche à toi. Gros bisous 🙂
    Ely

  14. je me rappelle les ragouts d e carcasse(d’oie???????)qui cuisaient très lentement dans la cocotte en fonte, hhhhmmmmmm les pommes d e terre tendre dans la sauce bien brune, bien épaisse, on sauçait, çà avait il le goût d e viande????cette sauce courte , épaisse, onctueuse, c’était un plat d e pauvre, ma grand mère n’était certes pas riche mais 50 ans encore après je voudrais savoir en faire autant avec si peu….alors à plus forte raison en temps d e guerre, en fallait il d e l’imagination et du savoir-faire!!!!!

  15. J’ai eu la bonne idée de naître après la guerre (en 47 quand même) dans une famille qui comportait déjà 4 enfants. Quatre autres sont arrivés après moi…un rôti sans viande je ne connais pas mais j’adorais la « sauce sans viande » que faisait maman. Un oignon rissolé avant que pommes de terre, carottes et autres aromates ne viennent le rejoindre. Oh la bonne odeur dans la cuisine ! La viande était réservée, en semaine, aux hommes qui travaillaient. Et quand il y en avait pour tous, c’était ou le dimanche ou les jours de fête ou.. les jours de paye ! Je ne suis pas une fan de viande, ceci explique peut-être cela ! bisous

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