Brassens chante 14/18!!!

Depuis que l’homme écrit l’Histoire

Depuis qu’il bataille à cœur joie

Entre mille et une guerr’ notoires

Si j’étais t’nu de faire un choix

A l’encontre du vieil Homère

Je déclarerais tout de suite:

« Moi, mon colon, cell’ que j’préfère,

C’est la guerr’ de quatorz’-dix-huit! »

 

Est-ce à dire que je méprise

Les nobles guerres de jadis

Que je m’soucie comm’ d’un’cerise

De celle de soixante-dix?

Au contrair’, je la révère

Et lui donne un satisfecit

Mais, mon colon, celle que j’préfère

C’est la guerr’ de quatorz’-dix-huit

 

Je sais que les guerriers de Sparte

Plantaient pas leurs epées dans l’eau

Que les grognards de Bonaparte

Tiraient pas leur poudre aux moineaux

Leurs faits d’armes sont légendaires

Au garde-à-vous, je les félicite

Mais, mon colon, celle que j’préfère

C’est la guerr’ de quatorz’-dix-huit

 

Bien sûr, celle de l’an quarante

Ne m’as pas tout à fait déçu

Elle fut longue et massacrante

Et je ne crache pas dessus

Mais à mon sens, elle ne vaut guère

Guèr’ plus qu’un premier accessit

Moi, mon colon, celle que j’ préfère

C’est la guerr’ de quatorz’-dix-huit

 

Mon but n’est pas de chercher noise

Au guérillas, non, fichtre, non

Guerres saintes, guerres sournoises

Qui n’osent pas dire leur nom,

Chacune a quelque chos’ pour plaire

Chacune a son petit mérite

Mais, mon colon, celle que j’préfère

C’est la guerr’ de quatorz’-dix-huit

 

Du fond de son sac à malices

Mars va sans doute, à l’occasion,

En sortir une, un vrai délice

Qui me fera grosse impression

En attendant je persévère

A dir’ que ma guerr’ favorite

Cell’, mon colon, que j’voudrais faire

C’est la guerr’ de quatorz’-dix-huit

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En 1962, Georges Brassens  écrivait

« La guerre 14-18  »

Cette chanson pleine d’humour noir cherche à dénoncer

La Première Guerre Mondiale.

Cette chanson présente un humour absolument effrayant de Brassens

Qui tourne en dérision le culte des « héros morts pour la Patrie »,

De plus, le côté fanfare militaire de l’accompagnement de guitare

Contribue au côté grinçant de la chanson.

Brassens va déclarer à plusieurs reprises que sa guerre favorite est la guerre de 14-18,

 » Moi mon colon, cell’que j’préfère, c’est la guerre de quatorz’ dix-huit ! « 

Ici, »mon colon » est un diminutif de colonel en argot de caserne.

Brassens fait la liste des plus grandes et célèbres guerres connues par la France

En faisant celle de 14-18, sa préférée.

Bien sûr, il faut lire cette chanson au second degré,

L’auteur fait une éloge de la guerre tellement exagérée qu’il en devient parodique.

Brassens tourne en ridicule toute l’esthétique de la guerre

Dans le but de mieux la dénoncer en nous faisant sourire.

Malheureusement tout le monde n’a pas compris ce second degré et cette chanson fit scandale…

Pour la communauté de Clara Il y a 100 ans

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