Le porteur de lumière

Pour ce second jeudi poésie chez les Croqueurs de Môts

Jeanne Fadosi nous proposait  de choisir un poème sur le thème de l’électricité,

à moins que nous préférions avoir le champ libre sans contrainte d’un fil conducteur.

(même pas électrique 😏)

 

Je vous présente le plus ancien poème de Charles Baudelaire,

Le porteur de lumière, écrit en 1835 alors que le poète tenait à peine 14 ans.

Ce texte inconnu (et fascinant) est explosif,

Si nous ne pouvons pas définir exactement la qualité de la poésie,

Nous pouvons  tous affirmer sa puissance qui nous enveloppe.

Ce poème est suivi de clichés

Que j’ai pris du bout de la planète

Où je me sens bien voire beaucoup mieux!!!

Le porteur de lumière

L’on me nomme univers et l’on me dit obscur

Mais qui vient vers moi rencontre mes étoiles,

Et qui m’envoie ses yeux comme on hisse des voiles

Connaitra du passé les rêves du futur.

Je sais la terre une île, infantile et enceinte,

Guettant à l’horizon un soleil différent,

Car étant l’univers je suis aussi parent,

Et je sais son désir de se retrouver sainte.

Quand vous me contemplez sachez que je vous vois

Soulever vers mes cieux vos regards pleins d’ivresse,

Et qu’à travers chacun je grandisse sans cesse

Car je serais en vous si vous croyez en moi.

Qui cherche pour changer me trouve au fond de l’âme,

L’on me nomme univers et l’on me dit sans cœur,

Et si je parais noir ainsi qu’un étrangleur

C’est pour mieux éveiller votre désir de flamme.

(Charles Baudelaire/1835)

7 réflexions sur « Le porteur de lumière »

  1. Ce poème de Baudelaire est magnifique Dômi.
    Morphée hésite à venir me retrouver, la tempête fait un bruit d’enfer et cogne dans les volets. Bises et bonne nuit

  2. Merci Domi ! Quelle découverte tu as fait…!
    Ce texte est impressionnant venant d’un jeune garçon « …. car je serai en vous si vous croyez en moi.. »
    Je te remercie pour tout et t’embrasse très fort !

  3. C’est une très belle image que celui de cet univers porteur de lumière et avec lequel nous serions interdépendants. C’est proche du panthéisme. Merci Dominique, pour ce beau poème philosophique .

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