J’aime l’araignée et j’aime l’ortie

J’aime l’araignée et j’aime l’ortie,

Parce qu’on les hait ;

Et que rien n’exauce et que tout châtie

Leur morne souhait ;

 

Parce qu’elles sont maudites, chétives,

Noirs êtres rampants ;

Parce qu’elles sont les tristes captives

De leur guet-apens ;

 

Parce qu’elles sont prises dans leur œuvre ;

Ô sort ! fatals nœuds !

Parce que l’ortie est une couleuvre,

L’araignée un gueux ;

 

Parce qu’elles ont l’ombre des abîmes,

Parce qu’on les fuit,

Parce qu’elles sont toutes deux victimes

De la sombre nuit…

 

Passants, faites grâce à la plante obscure,

Au pauvre animal.

Plaignez la laideur, plaignez la piqûre,

Oh ! plaignez le mal !

 

Il n’est rien qui n’ait sa mélancolie ;

Tout veut un baiser.

Dans leur fauve horreur, pour peu qu’on oublie

De les écraser,

 

Pour peu qu’on leur jette un œil moins superbe,

Tout bas, loin du jour,

La vilaine bête et la mauvaise herbe

Murmurent : Amour !

 

Victor Hugo Les Contemplationsjuillet 1842

 

Pour ce deuxième jeudi poésie chez les Croqueurs de Môts

Fanfan nous demande un poème de Victor Hugo

 

 

Ô désespoir !!!

Pour le défi 230 chez les Croqueurs de Môts, Fanfan ne nous a pas ménagés 😆

Il m’en a fallu des heures de cogitation pour compléter cette tirade de Don Diègue

dans le Cid de Corneille, que vous aurez certainement reconnue.

Il m’a d’abord fallu comprendre le sens du texte 🙄

Voilà le résultat …

 

Ô péché ! Ô désespoir ! Ô sournoise ennemie !

N’ai-je donc tant donné que pour cette vie  ?

Et ne suis-je engagée dans les travaux quotidiens

Que pour vivre en un jour seulement tant de chagrin  ?

Mon bras, qu’avec fierté toute descendance admire,

Mon coeur, qui tant de fois a avalé cet élixir,

Tant de fois affermi le nerf de son émoi,

Trahit donc ma candeur, et ne fait rien pour moi ?

Ô Toi souvenir de ma volupté passée !

Sérénité.de tant de jours en un jour envolée !

Nouvelle femme, fatale à mon bonheur !

Précipice élevé d’où tombe mon humeur !

Faut-il de votre acte voir triompher le machiavélisme ,

Et agir sans vengeance, ou vivre dans l’euphémisme ?

Epoux, sois de mon hyménée à présent délivré

Ce haut grade n’admet point un homme sans loyauté ;

Et ton jaloux tempérament , par cet odieux insigne,

Malgré le choix du caprice, m’en a su rendre digne

Et toi, de mes exploits ton instrument,

Mais d’un médiocre tout de vilénie inutile ornement,

Fer, jadis tant à craindre, et qui, dans cette vie,

M’as servi de mari, et non pas de compagnie ,

Va, quitte désormais le monde des vilains,

Passe, pour me voir, en de fidèles mains.

 

Waouh ce n’était vraiment pas facile

mais j’ai aimé l’exercice !

Tout ça pour vous dire en mes mots que je prends un …. 😛

Rodrigue atout du coeur ?

Pour le premier jeudi poésie de l’année

chez les Croqueurs de Môts

Fanfan nous demande …

Un extrait d’une pièce classique Molière, Corneille ,Racine

Voici ma version 😀

Jeune et beau, Rodrigue

Au caractère mi raisin mi figue

Jouait tous les jeudis au bézigue

Avec quelques zigues

Dans le vieux quartier de Martigues.

Toujours entre deux eaux il navigue

Prends des airs d’enfant prodigue

Il provoque l’intrigue

Des trois autres zigues

Qui sous la table croisent leurs gigues.

Au moment où se fait sentir la fatigue

Il n’a plus de coeur Rodrigue,

L’inattention de ses adversaires il brigue.

Voilà qu’il vient de gagner son tournoi de bézigue

Laissant les trois zigues

Pantois sur leurs gigues

-dimdamdom-

Non non, le Père Noël n’est pas une ordure !!!

Comme chaque année chez les Croqueurs de Môts,

j’organise un petit défi spécial Noël.

Habituellement nous écrivons notre lettre au Père Noël.

Pour changer et parce que le timing était un peu court,

c’est le Père Noël qui a répondu à nos souhaits .

 

Le tout avec des mots imposés que voici :

joliment –  crêpe – tintinnabuler – soleil – joie – smartphone –

(s’) embarbotter – cascade – santé – rognons

11 lettres ont été postées dont la mienne …

Salut toi!

Dis donc c’était joliment écrit ta petite lettre.Tu as si bien parlé de ta santé déficiente en t’embarbottant subtilement. Et quel humour! Prendre tes reins malades pour des rognons.

Pour illuminer tes journées sombres d’un rayon de soleil et te donner un peu de joie au coeur, je t’envoie le smartphone que tu m’as demandé et pour toi ce sera le dernier cri.

Tu pourras regarder une cascade de films drôles , apprendre à faire des crêpes, écouter de belles musiques et jouer à plein de jeux.

Et lorsque tes yeux se voileront , tu écouteras les étoiles tout là haut et quand tout sera calme tu pourras les entendre tintinnabuler.

Je te souhaite beaucoup de courage mon petit bonhomme, mais je sais que tu en as et tu peux m’écrire quand tu veux avec toi c’est Noël tous les jours.

Mes rennes t’embrassent .

Père Noël

Merci à tous ceux qui ont voté pour moi et bravo aux Cabardouche qui ont remporté la

botte d’or. Bravo à tous les participants, tout le monde a été méritant , je suis très fière

de mon petit équipage de joyeux mâtelôts.

Vous pouvez nous rejoindre sur l’adresse suivante, afin de découvrir nos activités

soyez les bienvenus!

http://croqueursdemots.apln-blog.fr

Martial et Martial

 

 

 

 

 

Martial et Martial

Sont deux cousins germains

Non pas Germain

Mais Martial

 

Martial et Martial

Portent le même prénom

Et se retrouvent dans la cour de récréation

C’est banal

 

Martial et Martial

De leur nom de famille « Lézard »

Quel drôle de hasard

Ce n’est pas banal

 

Martial et Martial

Aiment les arts martiaux

Comme le karaté et le judo

A leur âge quoi de plus normal

 

C’est ainsi que le prof de judo

Cherchant un surnom

Pour les deux joyeux lurons

Inventa »Lézard Martiaux »

 

C’est original

De s’appeler « Lézard »

Et tout un art

De s’appeler Martial

-dimdamdom-

La cour de récré de Jill Bill

Voilà M’dame Jill,

C’était facile

J’ai repris une participation de 2012

Où Martial était déjà mis à l’honneur

C’était au temps où j’avais encore beaucoup d’imagination

J’espère m’y remettre un peu cette année

J’avoue que ça me manque un peu 😆

 

 

 

Rien à dire !!!

C’est fou ça, je n’ai rien à dire

Alors que dire

Vous dire

Que bientôt c’est la fête des rois

Tout le monde s’en fout

Même les fous du roi

– – –

Alors que dire

Vous dire

Que les usines Renault

Nous ont posé un lapin

Tout le monde s’en fout

Même les chauds lapins

– – –

Alors que dire

Vous dire

Que chez les Chinois

On bouffe du pâté de ragondin

Tout le monde s’en fout

Même les girondins

– – –

Alors que dire

Vous dire

Que Rocco Siffredi

Est impuissant

Tout le monde s’en fout

Félicie aussi

– – –

Alors que dire

Vous dire

Que Danone

Fabrique ses yaourts en Roumanie

Tout le monde s’en fout

Tout comme de la couche d’ozone

– – –

Alors que dire

Vous dire

Que je n’ai plus un radis

Tout le monde s’en fout

Surtout les nantis

– – –

Alors que dire

Vous dire

Qu’en France

Il y a une ville qui s’appelle Montcuq

Tout le monde s’en fout

En toute vraisemblance

     – – –

Alors que dire

Vous dire

Qu’il y a des jours comme ça

Où on a rien à dire

Dans ce cas

Mieux vaut s’abstenir.

    – – –

Et le pire

C’est qu’il m’a fallu des heures

Pour ne rien dire!!!

dimdamdom…. En mode rien à dire

Alors je puise dans mes souvenirs…

Je m’inquiète …

Pour ce dernier jeudi poésie de la quinzaine de Colette

chez les Croqueurs de Môts, elle nous demandait

de thématiser la peur ou le courage.

Lorsque nous voyons comment ça se passe sur notre planète,

Je ne sais pas vous, mais mois je m’inquiète …

Je m’inquiète
De ce monde pas net

Je m’inquiète
De ce monde internet

Je m’inquiète
De ce monde de méga fêtes

Je m’inquiète
De ce monde de marionnettes

Je m’inquiète
De ce monde de mauviettes

Je m’inquiète
De ce monde « Market »

Je m’inquiète
De ce monde « Racket »

Je m’inquiète
De ce monde « Forget »

Je m’inquiète
De ce monde d’athlètes

Je m’inquiète
De ce monde « people…ette »

Ma quête
Est que cela s’arrête

Je ne me sens pas prête
D’accepter un monde de défaite

-dimdamdom-

 

Le train de la vie

Pour ce défi 228 chez les Croqueurs de Môts

Colette nous propose en toute simplicité le thème suivant :

Le quotidien.

À partir de cette citation :

« Le train quotidien va bientôt dérailler,

qui veut rester dedans n’a qu’a bien s’accrocher. »

Robert de Houx

Ayant un peu de mal en ce moment de trouver les mots

je me suis laissée inspirer par un grand poète trop tôt disparu.

J’aimais l’écouter , seulement à cette époque j’étais un peu jeune

pour apprécier les paroles, mais aujourd’hui elles prennent tout leur sens pour moi.

Je trouve que cette chanson colle parfaitement au thème proposé.

Voici donc les paroles de la chanson de Gilbert Bécaud

Le train de la vie

 

Le train de la vie

C’est un joli petit train qui te mène du berceau

Jusqu’à la fin de la fin

Il fait des « youp » des « bravos » des « Hou la la »

Des « Pourquoi t’es pas venu » des « comment t’es déjà là »

 

Chacun le prend

Y’en a qui voyagent assis

D’autres qui dorment debout

C’est ça le train de la vie, vive la vie

Mais si tu manques la marche

On n’en parle plus

 

Le train de la vie

C’est un petit train qui va

Des montagnes de l’ennui

Aux collines de la joie

Il fait des « oui » des « peut-être » et puis des « non »

Il fait le jour et la nuit

Ça dépend de la station

« Gare de triage. Attention départ »

Oh les beaux wagons que voilà

Si ça dépendait de moi

Je les prends tous à la fois

Attention tu vas rester sur le quai

J’ai peur de me tromper de voie

Chanteur, Pasteur, Avocat

Mais le train n’attend pas

 

Le train de la vie

C’est un petit train qui fait des arrêts pipi au lit

Des arrêts café au lait

Il fait des « tiens » des « comme c’est curieux »

des »Ah bon t’en es bien sûr »

Des « vraiment je savais pas »

 

Il fait pousser

Des jolis ventres tout ronds

Des « Oh le joli bébé… Oh le vilain moribond »

Il fait des « oui » des « peut-être » et puis des « non »

Il fait le jour, il fait la nuit

Ça dépend de la station

Terminus. Tout le monde descend

Oh vraiment ce train va trop vite

C’est une course poursuite

A travers les années

Attention il faut dégager les quais

Les autres voyageurs sont là

Ils te bousculent de joie

Et le train n’attend pas

 

Le train de la vie

C’est un petit train qui va

Des montagnes de l’ennui

Aux collines de la joie

 

Le train de la vie

C’est un petit train tout bleu

Qui te mène de l’ennui

Jusqu’au pays du Bon Dieu.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=OlVv-lF-k7k[/youtube]

 

Le crabe et le papillon

Pour ce nouveau défi chez les Croqueurs de Môts

Et plus précisément pour les jeudi poésie

Colette nous demande de thématiser la peur et le courage.

Pour se faire, j’ai ressorti de mon grenier un poème

qui allie les deux, car voyez-vous je viens de passer

une année pleine de peur, que j’ai du affronter avec beaucoup de courage.

Aujourd’hui, j’ose espérer que tout ça est derrière moi

je retrouve ma voix, on me dit juste que Pavarotti ce n’est plus pour moi

c’est peut-être mieux pour mon entourage 😆

Le crabe et le papillon …

Le papillon ayant toute sa vie papillonné
Sans jamais se soucier de sa santé
Se trouva fort surpris
Lorsqu’un jeune crabe de lui s’éprit.
Le papillon ne le sentit pas arriver
Quand de tous côtés il fut alarmé.
Attention lui disait son entourage
Ce crabe est un mauvais présage
Il faut à tout prix qu’il s’en aille
Sinon nous allons tous nous trouver sur la paille
Et toi tu ne pourras plus vivre cette belle insouciance
Il se chargera de troubler notre maintenance.
Le papillon fort agacé par cet intrus
Décida de consulter un guru.
Celui-ci n’eut d’autre conseil à donner à l’ébobé
Que de se sacrifier et se faire remplacer
Par une armée qui se chargerait de le seconder,
Car le papillon qui n’avait point de prétention
Etait ignorant de l’importance de sa fonction.
Ne voulant pas être la cause d’un inévitable effondrement
Le papillon se sacrifia sans discernement
Entraînant avec lui la destruction du crabe malfaisant.

-dimdamdom-

 

 

La dame rouge

Pour ce défi 227 chez les Croqueurs de Môts

Lénaïg nous demande d’inventer un titre de livre puis en écrire la présentation :

qui en est l’auteur, de quoi parle-t-il, proposer un extrait…

 

Une femme en robe rouge descend du bus. Elle est furieuse.

Elle bouscule un homme qui traverse la rue en dehors des passages piétons…

Dans son roman : « La dame rouge », l’auteure  (moi) vit à Bruxelles

Voilà quatre ans qu’elle est divorcée.

Quoi de plus banal qu’un divorce de nos jours ?

Banal mais pas sans conséquences pour le couple qui se sépare

de bon gré ou dans les drames…

 

Ce matin presque printanier, elle se lève le coeur presque léger.

En ouvrant la fenêtre, elle voit sur le gazon en regain, un hérisson

qui se déplace à vive allure vers le portail, il semble pressé

de laisser derrière lui cet hiver maudit.

Malgré sa crainte qu’il ne passe sous les roues d’une voiture ,

elle se sent presque guillerette, mais pas de quoi s’ébaudir.

Elle entend sa voisine faire des gammes au violon.

Habituellement ça a le don de la refroidir voire la rendre furieuse,

aujourd’hui elle se retient de l’applaudir..

Le moment lui semble opportun d’enfiler sa robe rouge

laissant deviner un petit caraco sexy.

L’ensemble ravive son teint devenu pâle par manque de soleil et de sommeil.

Avant de sortir, elle choisit un joli galurin de la même couleur que sa robe,

elle est toute en harmonie.

Dans le bus , des collégiennes ne cessent de caqueter

ce qui ne l’empêche de rêver.

Son état de douce quiétude est interrompu

par un signal sonore lui indiquant qu’elle a un message.

C’est son ex mari, celui dont elle vient de divorcer.

Elle avait signé deux jours auparavant.

Elle se croyait forte, lorsqu’elle était sortie du bureau de son avocate,

qu’elle n’avait pas versé une seule larme.

Elle pensait être vraiment guérie de cet être infâme

qui n’avait de cesse de la détruire.

Soudain elle se lève, le teint blafard, elle demande l’arrêt.

En sortant du bus elle titube,

elle traverse la rue en dehors du passage pour piétons

et bouscule un homme qui la voyant au plus mal

l’accueille dans ses bras. Elle perd connaissance.

L’homme inquiet ramasse son téléphone qu’elle a lâché dans sa chute.

Il lit le message sur l’écran  :

« Pour ton information, j’ai quelqu’un dans ma vie ».

Il comprend le désarroi de cette jolie femme en robe rouge

qui revient tout doucement à elle.

Pour lui redonner des couleurs il dépose sur ses lèvres rouges

un baiser d’une extrême douceur ……