Je me berce dans l’illusion d’un jour
pouvoir écrire aussi bien qu’un grand écrivain.
Je me suis toujours demandé d’où me venait cet amour des mots
et c’est en fouillant dans une vieille manne de ma forteresse secrète
que j’ai trouvé une photo de mes grands-parents.
On y voit mon grand-père dans son uniforme de Général ,
un petit homme à la moustache frétillante et l’oeil goguenard
plongeant droit dans le décolleté affriolant de ma grand-mère.
Malgré sa petite taille , il n’en était pas moins démagogue,
il était très fort pour gagner de la popularité,
on le disait aussi très versatile.
Ma grand-mère, malgré son vêtement léger pour l’époque
n’avait rien d’une hétaïre de la Grèce Antique.
Elle avait le regard doux, un peu absent .
En regardant plus loin je trouvais sur une tablette poussiéreuse,
à côté d’un bouton de manchette de mon grand-père,
un petit carnet au papier jaunissant.
Il était en quelque sorte son confident.
Quand son époux partait griser les foules,
elle aimait s’assoir sur la mousse tendre
à l’orée du bois pour y déposer ses maux.
C’est ainsi que j’appris que mon grand-père pendant l’occupation,
avait fauté en mettant en cloque une jeune infirmière
qui l’avait soigné dans un hôpital de guerre.
Je comprenais désormais mieux le regard lointain de ma grand-mère.
-dimdamdom-
Voici ma participation au premier jeudi poésie
mené par Lénaïg pour les Croqueurs de Môts