Pour ce défi 273 chez les Croqueurs de Môts,
Colette nous demandait
de partir de la citation suivante :
« Impossible de vous dire mon âge, il change tout le temps ».
-Alphonse Allais-
Et d’écrire un petit texte en prose ou en vers,
tout simplement (sérieusement ou avec humour) peu importe.
Voici ma participation :
Il disait qu’il l’aimait ,
oui mais…
Avec humour, c’est ce qu’il lui faisait croire,
il lui disait qu’elle n’était pas belle
et qu’il l’avait épousée par pitié
car il savait que jamais elle ne trouverait chaussure à son pied,
A quarante ans tu seras la plus belle, qu’il disait à sa jeune épouse
qui venait juste de fêter ses vingt ans.
Elle n’y avait pas prêté attention puisqu’il le disait
toujours avec humour, c’est ce qu’il disait.
Oui mais …
A quarante ans, trois enfants, une vie active, trop active
Les kilos accumulés, la fatigue, voilà qu’il lui disait
qu’elle pouvait faire encore quelques efforts
pour devenir la femme parfaite.
A cinquante elle serait juste comme il l’imaginait.
Elle n’y avait encore une fois pas prêté attention.
Mais cette fois il ne le disait plus avec humour
Il voulait la faire réagir qu’il disait
Oui mais …
A cinquante cinq ans, les enfants tous casés,
les voilà en tête à tête, ils n’avaient plus rien à se dire.
Elle ne travaillait plus, car trop épuisée de toutes ces années
elle ne s’était pas rendu compte avec quel dédain
il l’avait rabaissée toute une vie.
Elle était de plus en plus effacée,
ne se regardait plus dans la glace
puisqu’elle n’avait que le reflet
de ce qu’il lui disait depuis si longtemps.
Oui mais …
Voilà qu’un matin, elle ouvre les albums de photos,
elle découvre avec étonnement une bien jolie jeune fille
et elle prend une décision innatendue …
Elle l’invite au restaurant pour lui annoncer la bonne nouvelle…
Elle reprend sa liberté !
Le voilà désemparé, furieux, il essaie de se rattraper,
mais plus rien n’y fait. Elle le plante là comme un vieux con.
En un clin d’oeil elle venait de retrouver
ce qu’elle avait de plus précieux
Ses vingt ans !!!