Et Abraham s’éveilla au milieu de la nuit et dit à son fils unique Isaac :
« J’ai fait un rêve où la voix du Seigneur m’ordonnait de sacrifier mon seul enfant,
aussi habille-toi en vitesse. »
Et Isaac trembla et demanda :
« Alors, qu’as-tu répondu? Je veux dire quand il t’a annoncé tout ça?
— Que pouvais-je répondre? fit Abraham.
Je suis là, à 2 heures du matin, en chemise de nuit, en face du Créateur de l’univers.
Qu’est-ce que je peux dire? »
Isaac demanda des précisions :
« Il a bien dit qu’il veut que tu me sacrifies? »
Mais Abraham dit :
« Le croyant ne pose pas de question.
Maintenant, allons-y parce que je n’ai pas que ça à faire! »
Alors Sarah, qui avait écouté sans mot dire le projet d’Abraham s’échauffa et dit :
« Comment peux-tu être certain que c’était bien le Seigneur,
et pas un de tes farceurs de copains?
Car il est dit que le Seigneur déteste les farces de mauvais goût,
et que tout homme qui fait des farces sera livré aux mains de ses ennemis,
même s’il refuse de signer le récépissé! »
Sur quoi Abraham répondit sans se démonter :
« Je suis bien certain que c’était le Seigneur!
Il avait une voix profonde, retentissante, bien modulée,
et personne dans ce désert ne peut produire des hurlements comme ça! »
Alors Sarah dit :
« Et tu tiens à aller jusqu’au bout de ce projet ridicule? »
Mais Abraham rétorqua :
« Franchement oui, car mettre en doute la parole du Seigneur
est la dernière chose à faire, avec la situation économique actuelle! »
Alors il emmena Isaac dans un endroit lointain et s’apprêta à le sacrifier,
mais à la dernière minute, le Seigneur saisit la main d’Abraham et lui demanda :
« Comment peux-tu faire une chose pareille? »
Abraham protesta :
« Mais, c’est Toi qui m’as dit…
Ne t’occupe pas de ce que je dis, énonça le Seigneur.
Est-ce que tu avales tous les bobards qu’on te raconte?
Euh… hé bien… non, dit Abraham, honteux.
Alors, je te suggère par manière de plaisanterie que tu sacrifies ton propre fils,
et toi, tu le fais aussitôt, sans discuter, sans te poser de question. »
Et Abraham tomba à genoux :
« C’est que, Seigneur, avec toi, on ne sait jamais quand Tu plaisantes. »
Le Seigneur tonna :
« Aucun sens de l’humour! C’est incroyable!
Mais cela ne te prouve-t-il pas que je T’aime?
J’étais prêt à tuer mon fils unique pour Te montrer mon amour… »
Et le Seigneur parla en sa grande sagesse :
« Ça ne prouve qu’une chose : que les crétins suivront toujours les ordres,
si imbéciles soient-ils, pour si peu qu’ils soient formulés avec une voix autoritaire,
retentissante, bien modulée! »
Là-dessus, le Seigneur ordonna à Abraham de prendre quelque repos
et de se pointer à son bureau le lendemain à la première heure.
Voilà M’dame Jill-Bill
Sans l’humour du Seigneur
Il s’en est fallu de peu que Abraham commette l’irréparable.
Par cette histoire biblique reprise par le grand réalisateur Woody Allan
J’avais envie de dire que religion et humour
Riment comme tartine et boterham
Et moi je trouve ça très drôle
Dommage que ce ne soit pas perçu de la sorte pour certains 🙁